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La Gendarmerie maritime est demeurée fort longtemps une institution mal connue, dont le passé était laissé dans l’ombre et dont l’existence n’était révélée qu’à un petit nombre. Et pourtant, elle ne cesse, depuis plus de six siècles, d’assurer ses missions au profit des autorités maritimes.
Héritière des prévôts et archers de la marine, la Gendarmerie maritime apparut quelques années avant la Guerre de Cent ans avec la mention d’un certain Jean Montaigne, « prévôt de cheste présente armée de la mer », destinée à l’invasion de l’Angleterre1. Jean Montaigne participa le 24 juin 1340 à la bataille navale de l’Écluse, qui se termina par un désastre, et poursuivit sa carrière d’homme d’arme en qualité de sergent. Par la suite, le sort des prévôts et de leurs archers fut étroitement lié à celui des amirautés et des pouvoirs qui leur furent conférés. Faisant table rase de la féodalité maritime, le cardinal Richelieu supprima la charge d’Amiral de France, comme avait disparu celle de Connétable. Il institua dans chaque port (Brest, Brouage et Le Havre) un chef d’escadre, commandant à la mer, et un commissaire général chargé de l’administration.
La disparition des amirautés, loin d’entraîner celle des prévôts a, au contraire, renforcé la position de ces derniers. Leur rôle était, en effet, crucial pour maintenir la discipline des matelots et soldats. En 1627, Moreau, sieur de Breuil, était nommé prévôt général de la marine et des armées navales. En juillet 1636, un certain Florent Emouy recevait des lettres de provision du roi pour exercer les fonctions de Prévôt Général pour la mer du Levant. L’œuvre de centralisation fut accomplie lorsque, en 1658, un intendant de la marine fut installé à Toulon, puis dans les autres ports Suite...